Une invitée surprise

On ne s’attend pas à la voir surgir dans nos vies. On sait qu’elle existe mais souvent on pense qu’elle ne va voir que les autres. Ou alors, lorsqu’elle nous touche, c’est souvent pour un passage rapide, elle arrive, puis repart aussitôt. On l’oublie aussi vite !

La maladie, la voici dans nos vies ! Il y a les petits rhumes et autres bobos qui disparaissent au bout de quelques jours et puis il y a les maladies plus importantes qui demandent hospitalisation, opération, suivi à la maison et parfois malheureusement : l’attente de la fin !

Qu’elle soit grave ou non, la maladie sera vécue différemment mais une chose est sûre, elle est une bonne leçon et un bon rappel.

Elle nous rappelle à quel point nous sommes finalement si faibles, si impuissants, si petits. La maladie est là ! Elle change nos habitudes, nous fragilise et nous remet en question: « Qu’ai-je finalement fais de ma vie ? A quoi me servent ma richesse, ma superbe voiture, mon travail … si je n’ai pas la santé ? Elle nous rappelle que tout peut s’arrêter maintenant et là nous nous disons : « Qu’ai-je réellement préparé pour me présenter devant Dieu ? Que vais-je lui présenter comme excuse pour justifier que lorsque j’avais la santé, je n’œuvrais pas pour Lui ? »

Hier, ce malade allongé sur ce lit, aujourd’hui incapable de se lever sans douleur, incapable de faire les choses les plus simples de la vie, vivait et croquait la vie à pleines dents. Des projets pleins la tête le motivant et le poussant à se lever chaque matin et puis, l’invitée surprise est là.

« La maladie » ne lui envoie aucun courrier ! (sa sœur, « la mort », agit de la même manière, elle vient sans prévenir)  Elle ne lui demande pas l’autorisation d’entrer ou de prendre place dans son corps, mais elle est là et il faut faire avec. Deux choix s’offrent alors au malade : accepter avec foi et patience ce que Dieu lui a destiné ou en vouloir au monde entier de subir ce qu’il vit.

Il y a même mieux, un niveau plus élevé, il n’est pas évident à atteindre mais cela n’est pas impossible : la reconnaissance envers Dieu, les louanges et les remerciements pour nous offrir comme cadeau la maladie afin de nous purifier.

Le Prophète, paix et salut sur lui, nous enseigne : « Tout mal qui atteint le musulman, sagit-il d’une lassitude, d’une maladie ou d’une angoisse, même d’une piqûre d’épine, lui vaut de la part de Dieu une rémission de ses péchés. » (1)

Il dit aussi, paix et salut de Dieu sur Lui : « Tout croyant, touché par quelque maladie, verra Dieu s’en servir pour lui pardonner ses péchés » (2)

Comme sont belles et pleines d’espoir les promesses de Dieu envers le malade ! Pourquoi être triste et affligé, mon frère, ma soeur lorsque Dieu t’accorde la purification par la maladie ? Si ton corps est affaibli, si tes capacités sont diminuées, profite-en pour augmenter ta foi en revenant à Dieu exalté Soit-Il.

Il t’éprouve pour te purifier et comme un rappel de ta faiblesse comparée à Sa Grandeur, comme un rappel de ton insouciance à Sa Présence, de ton ingratitude face à Son Amour, Il t’appelle, te rappelle. Reviens vers Lui, il est temps !

Si la maladie n’est pas facile à vivre pour le malade, elle est difficile à gérer aussi pour la famille du malade : Il y a cette femme incapable d’entendre de la part du médecin que son mari va mourir et qu’il n’y a plus rien à faire. Il y a cet homme qui s’asseoit, au bord de l’évanouissment lorsqu’on lui annonce que son enfant est atteint d’une grave maladie ou encore cette fille qui n’arrive plus à sourire sachant son père atteint d’un cancer avancé.

Si Dieu demande au malade de patienter face à la maladie, la même demande est faite pour les proches. Cette épreuve qui touche votre bien-aimé, qui vous heurte de pleins fouets, vous empêche de trouver le sommeil paisible ou de vous alimenter en y prenant goût, cette épreuve vous allez devoir la surmonter, la dépasser et pour cela vous armer d’une foi aussi haute qu’une montagne ! Si on la foi, il n’est pas impossible de vivre ce moment pénible avec plus de sérénité !

Il faut beaucoup de courage pour voir son (sa) bien-aimé(e) souffrir. Il faut la foi pour l’aider à rester positif, la force pour l’aider à accepter et les rappels afin que jamais, il /elle ne se détourne de Dieu.

Dans la maladie, ne restez pas seul. Si cela est trop dur pour vous, entourez-vous ! Une personne ayant un parent gravement malade aura tendance à se replier sur elle-même. Elle ne veut pas qu’on ressente de la pitié à son égard, ni qu’on la questionne et cela est compréhensif. Cependant, si elle sent qu’elle commence à perdre les moyens suffisants pour affronter la gravité de la situation, elle doit s’entourer ou même voir un spécialiste (ex: un psychologue pouvant l’aider à exprimer sa douleur).

Souvenez-vous que Dieu vous éprouve vous et votre entourage par la maladie car Il vous aime et veut vous purifier par elle.

Dieu est Amour, Dieu est Clémence, Dieu est Miséricorde, derrière chaque mal se trouve un énorme bien. Ne l’oubliez pas …

Je dédie exceptionnellement cet article à toutes les personnes éprouvées par la maladie. Ainsi qu’à mon époux, sa douleur est la mienne.

(1) Hadith rapporté par Boukhari et Mouslim

(2) Hadith rapporté par Tabarani & El Hakim

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