« Mon invocation te rend joyeuse ? »

Urwa, que Dieu l’agrée, rapporte que Aïcha, que Dieu l’agrée, a dit : Un jour j’ai senti que le Prophète, paix et salut sur lui, était de bonne humeur. Je dis alors : « Ô Messager de Dieu, invoque Dieu pour moi. » Il répond : « Seigneur, pardonne à Aïcha ses péchés antérieurs et futurs, apparents et cachés. ». Urwa rapporte que Aïcha, que Dieu l’agrée, laissa éclater un rire joyeux au point que sa tête chuta sur ses genoux. Le Prophète lui dit alors : « Mon invocation te rend joyeuse ? » « Et comment ! Répliqua Aïcha. Bien-sûr que oui. » Le Prophète, paix et salut sur lui, répond : « Par Dieu, celle-ci est mon invocation pour ma communauté dans chacune de mes prières. » (1)

Ce hadith nous plonge dans l’intimité du noble Messager (paix et salut sur lui), il nous ouvre la porte de cet univers d’amour et de miséricorde dans lequel baignait notre mère Aïcha connue pour sa place particulière dans le cœur de notre bien-aimé.

Cette scène est extraordinaire, elle met en évidence cette belle complicité qui existait entre le Messager et son épouse. Aïcha avait déjà par le passé demandé au prophète (paix et salut sur lui) à quel point il l’aimait, il avait alors répondu par une métaphore, symbolisant cet amour par un nœud bien serré. De temps à autre, Aïcha (que Dieu l’agrée) lui demandait comment était ce nœud, ce à quoi il répondait « toujours aussi  fort et solide » !

Cette fois-ci, elle profite de sa bonne humeur et lui demande une invocation, il y répond favorablement, et les paroles qui sortiront de sa bouche empliront le cœur de notre Mère Aïcha de joie. Un rire qui provient du plus profond de son cœur et qui ébranle son corps faisant ainsi chuter sa tête sur ses genoux. On imagine aisément cette scène, chacun d’entre nous a sûrement déjà connu une telle situation qui nous fait ressentir joie et bonheur.

Et la joie de notre mère Aicha (que Dieu l’agrée) est compréhensible puisqu’elle reçoit une invocation faite par le plus noble des hommes qui est en même temps son cher époux : le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) et elle sait pertinemment que ses invocations sont exaucées. Quel bonheur pour notre mère Aïcha !

C’est une autre façon également de déclarer son amour à sa femme qu’a choisie de faire le noble Messager à travers cette invocation. Il nous enseigne et ne cesse de le dire et de le faire, qu’il faut verbaliser nos sentiments, il faut dire les choses, il faut que l’autre personne les entende, elle ne doit pas simplement « les deviner », et regarder l’effet des belles paroles, elles apportent la joie et la gaieté de vivre.

Le prophète (paix et salut sur lui) apprit qu’un de ses compagnons aimait son frère, il l’interpella : lui as–tu dis que tu l’aimais ? Non, répondit l’homme, alors va lui dire, l’incita le Messager.[1]

Ce sont des marques d’amour et de fraternité que notre prophète voulait voir au sein de sa communauté et c’est pour cela qu’Il encourageait les gens à se dire de belles choses, à se dire leurs sentiments d’amour et au-delà de cela, Il (paix et salut de Dieu sur Lui) montrait l’exemple. Il pensait aussi à Sa communauté en précisant à notre mère Aicha (que Dieu l’agrée) qu’Il faisait la même invocation pour sa communauté lors de chaque prière. Nous devrions comme notre mère Aicha être heureux de savoir que le noble Messager, la plus parfaite des créatures priait Dieu pour nous. Un beau cadeau qu’Il nous faisait alors que nous n’étions pas encore de ce monde. Sa communauté est au cœur de ses pensées et de ses préoccupations, à chaque prière, il s’adresse à Son seigneur et Bienfaiteur Lui demandant de lui pardonner et nous quelles pensées avons-nous envers Lui ? Prions-nous assez sur Lui ? Le faisons-nous connaitre au reste du monde ? Suivons-nous son exemple et faisons-nous vivre Sa tradition ?

De même, nous pouvons nous demander quelle place a l’invocation que nous faisons à nos conjoints (es) dans notre quotidien? Il est essentiel de s’offrir entre époux des invocations sincères car c’est en réalité la plus belle chose que nous pouvons offrir à l’être aimé. Comme nous l’avons vu dans le récit, invoquer Dieu pour l’autre et lui faire savoir que nous pensons à lui (elle) ne peut ajouter qu’amour, tendresse et complicité entre nous.  Prenons exemple sur le plus parfait des couples qui n’avait de cesse de regarder ensemble dans la même direction, celle qui amenait à la satisfaction de Dieu et qui s’offrait le plus beau des cadeaux : des invocations sincères réjouissant les cœurs.

(1) Rapporté par Ibn Hibbâne, Ibn AbiShayba, et Al-Hâkim)

 


[1] D’après Anas Ibn Malik, j’étais assis auprès du Prophète (paix et bénédictions sur lui) lorsque qu’un homme est passé. Alors une des personnes présente a dit: Ô Messager de Dieu ! Certes j’aime vraiment cet homme !
Le Prophète a dit: « Est ce que tu l’as informé de cela ? ». L’homme a dit: Non. Alors le Prophète a dit: « Lève-toi et informe-le ». Alors il s’est levé vers lui et a dit: Ô untel! Je jure par Dieu que je t’aime en Dieu.
L’homme lui a dit: Que celui pour qui tu m’aimes, T’aime. Rapporté par Ahmed

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