Luqmân le Sage, un modèle du père éducateur bienveillant

En écrivant ces mots, me vient en tête l’image du Prophète (paix et bénédiction sur lui) accompagnant Mouad Ibn Jabal, tel un père avec son fils, alors qu’il était missionné pour partir au Yémen afin d’éduquer les habitants à la lumière de l’Islam. Partant au Sud pour un long chemin, le regard du Prophète (paix et bénédiction sur lui) se posait sur Mouad tout en sachant qu’Il ne le reverra pas dans cette vie. En écho aux recommandations du Prophète, celles du Sage Luqman viennent comme un testament spirituel pour son fils. D’ailleurs, le rapprochement avec le Yémen n’est pas anodin. La plupart des savants décrivent Luqman (paix soit sur lui) comme étant un esclave noir originaire d’Ethiopie ou un Nubien originaire d’Egypte qui était un Sage reconnu et pourvu d’une connaissance exceptionnelle. Néanmoins,  dans une étude géographique du Coran[1], l’auteur, Syed Muzaffaruddin Nadwi démontre que Luqmân serait plutôt d’origine arabe.  Des poèmes arabes préislamiques, comme “le livre de la Sagesse” citent Luqmân et sa tribu, indiquant qu’il serait issu d’une tribu arabe du Yémen.

 Luqmân, le Sage, quel honneur d’être cité par le Très-Haut ! Quel honneur de recevoir la sagesse. Cette lumière dans le cœur qui éclaire les paroles d’un père à son fils.

A travers ces conseils, Luqman, le père, nous livre des enseignements éducatifs intemporels.  Luqmân, le sage ajoute la manière de les transmettre.

La base de son enseignement repose sur la sagesse du cheminement. Nul ne peut se rapprocher de Dieu sans avoir planté la graine de la foi. C’est le 1er conseil de Luqman à son fils : il lui donne le sens, celui de ne pas associer Dieu à d’autres croyances. Pour être libre, libère-toi du polythéisme, des croyances futiles, des voies sans issues. Et elles sont nombreuses sur notre chemin : le culte de soi, de l’argent, du divertissement. Notre société du spectacle n’a-t-elle pas érigé comme modèles, des personnalités issues du monde des paillettes ?  Cette 1ère recommandation fonde tout le reste, il enseigne à son fils et à nous également de rester attachés et fidèles à l’Unique.

Cette fidélité se retranscrit dans le deuxième conseil en recommandant la gratitude à l’égard des parents en connexion avec Dieu. Ce lien nourrit l’amour et la miséricorde dans son cœur. Comment comprendre la Miséricorde de Dieu sans ressentir la miséricorde de nos parents, en particulier de notre mère ?

On pourrait d’ailleurs voir ce canal d’amour de l’enfant vis-à-vis de ses parents et vis-à-vis de Dieu comme une relation harmonieuse. Celle-ci pourrait être entachée si la fidélité à l’Unique était remise en cause, même par les parents.

Puis, interpellant son fils de la meilleure des façons, “O mon cher fils ! fût-ce le poids d’un grain de moutarde, au fond d’un rocher, ou dans les cieux ou dans la terre, Dieu le fera venir. Dieu est infiniment Doux et Parfaitement Connaisseur.”Il lui/nous enseigne al ihssan, l’art de sentir Dieu à tout moment et à tout endroit. C’est à partir de cette conscience de Dieu que Luqman annonce la recommandation fondamentale, celle d’établir le culte de Dieu avec la Salat. Remarquons que cette recommandation arrive chronologiquement après d’autres, montrant qu’il y a des conditions au cheminement : la poursuite du rite n’a de sens qu’avec la culture de sa foi.

L’établissement du rituel de la Salat est une sagesse car elle enracine l’individu dans une relation verticale avec Dieu.

Enfin, Luqman clôture ses recommandations par le bel-agir dans la cité : “Refuser, dénoncer et lutter contre les dérives humaines sont une des voies importantes de l’éthique musulmane” nous rappelle Asma Lamrabet[2]“Ô mon enfant accomplis la Salât, commande le convenable, interdis le blâmable et endure ce qui t’arrive avec patience.”

Agir avec les autres dans la finesse de caractère par l’humilité, l’attention aux autres et la modestie. Pour s’élever dans la voie de Dieu, Luqman nous invite à baisser la voix :“Et ne détourne pas ton visage des hommes, et ne foule pas la terre avec arrogance : car Allah n’aime pas le présomptueux plein de gloriole. Sois modeste dans ta démarche, et baisse ta voix, car la plus détestée des voix, c’est bien la voix des ânes”.

Que Dieu nous accorde la Sagesse de Luqman et que nous suivions ses recommandations !

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