Hommes et Femmes : sommes-nous égaux face au stress ?

Nos rapports aux évènements, aux problèmes et aux dangers diffèrent selon notre personnalité, notre éducation, et même notre sexe. Ce qui est stressant pour une personne ne l’est pas forcément pour une autre. La bonne nouvelle est qu’il n’y a aucune fatalité et, en caricaturant un peu, le rongeur peut se métamorphoser en « peace and love » endurci, si ! Si !

Mais qu’est-ce que le stress, et pourquoi est-ce si important d’en percer les mystères ?

Indispensable à la vie humaine, le stress est une réaction psychologique et physiologique face à un évènement plus ou moins important, qu’il soit négatif ou positif. La montée d’adrénaline qui en résulte mobilise l’énergie disponible pour nous donner la force musculaire de combattre ou de fuir une situation menaçante. Ses effets sont instantanés. Mais l’adrénaline n’agit pas seule. Il est couplé dans son action à une seconde hormone de stress : le cortisol. Ce dernier a des effets physiologiques considérables. Le corps, face à une situation de « survie » (agir face au danger ou le fuir) met en veilleuse le fonctionnement de certains organes (comme ceux liés à la digestion), et cesse la production d’autres hormones : pas de gaspillage d’énergie ! Le but est de renforcer l’action du cortisol.

Comprendre l’évènement dans son contexte scientifique est important. Connaître pour mieux combattre : le but est d’apprivoiser la bête. Ceci étant dit, saviez-vous que les réponses hormonales face au stress ne sont pas les mêmes chez l’homme et la femme ? C’est en produisant de la testostérone que le niveau de stress diminue chez l’homme. La femme, quant à elle, doit produire de l’ocytocine pour être zen.

Les cas inverses sont possibles. L’homme peut parfaitement produire de l’ocytocine et la femme de la testostérone, mais cela n’aura aucun impact sur l’abaissement de leur niveau de stress.

Il existe une autre hormone de bien-être commune aux deux sexes, appelée sérotonine.

Dans quelles conditions produisons-nous ces hormones ?

En général, l’homme a besoin de réflexion et d’isolement pour voir son stress diminuer.

S’isoler pour un homme ne veut pas forcément dire se retrouver seul. Cela s’apparente plutôt à  une situation qui lui permettrait de faire le vide en se mettant sur pause. Pour cela, les hommes ont trouvé une arme redoutable, un allié de taille, un ami, presque un confident : le téléviseur ! On comprend mieux pourquoi ils ne lâchent que très rarement la « zappe machine »… Bien évidemment, ce besoin de détente ne saurait en être un sans un second associé, moelleux et douillet à souhait, je vous laisse deviner…

Pendant ce temps si sacré et ô combien nécessaire (je vais me faire des ennemiEs c’est sûr !), l’homme refait le plein de testostérone. Son niveau de cortisol diminué, il peut à présent sécréter d’autres hormones vitales et jouir au mieux de ses capacités physiques et intellectuelles.

Je dirai que c’est LE moment attendu par Madame…

La femme est d’une autre nature. Logique, puisque pour arriver à la sérénité c’est une autre hormone dont elle a besoin, l’ocytocine. Qui dit hormone différente, dit aussi conditions de production différentes ! L’action la plus efficace qui soit est qu’elle se trouve dans un climat de compréhension où elle serait capable de partager ses sentiments. Parler et se sentir comprise. Mais avant tout, être écoutée. Attention, elle reconnaît parfaitement la fausse oreille ! Ce spécimen, pas si rare d’ailleurs, dont l’œil jongle entre elle et le match de foot (encore la télé !!). Attention car ce type de comportement est contre-productif, je vous aurais prévenus ! Elle aime avant tout donner. Pas si étonnant puisqu’elle est vouée à porter la vie. Puis, comme un réservoir qui se viderait, elle a besoin de faire le plein en recevant du soutien et de l’attention à son tour.

C’est en parlant que la femme stimule la production de sérotonine, cette hormone si précieuse qui l’aide à se détendre et à se sentir bien. En temps normal, le corps humain tient en réserve  de grandes quantités de sérotonines prêtes à agir pour gérer les situations de stress occasionnelles. Cependant, il arrive qu’une femme en soit totalement dépourvue suite à de nombreuses sollicitations dans la journée. Ce phénomène est rare chez l’homme.

Une étude a révélé que, dans une situation tendue, le cerveau d’une femme présente 8 fois plus d’échanges sanguins dans sa partie émotionnelle qu’un homme face au même évènement.

Lorsqu’un flux sanguin important atteint la partie émotionnelle du cerveau, une bouffée de stress est ressentie. Le besoin des femmes de parler est intimement lié au fonctionnement chimique du cerveau, car il calme l’arrivée massive du flux sanguin dans la partie émotionnelle de ce dernier. Ceci grâce à la sérotonine.

Le Prophète (paix et salut sur lui) était très attentif, doux et compréhensif. Il était patient et avait une capacité d’écoute remarquable, notamment avec ses épouses. Il s’intéressait à ce qu’elles disaient et répondait avec bienveillance.

C’est bien beau tout ça, mais concrètement comment fait-on pour être P&L (= Peace & Love)?

Le terme n’est pas choisi au hasard, vous savez. En plus d’être une hormone anti-stress, la testostérone est aussi l’hormone du désir sexuel chez l’homme. Chez la femme, l’ocytocine est également l’hormone de l’amour. On comprend mieux maintenant !

Il est inconcevable d’imaginer qu’il soit possible de rayer le stress et tous ses attributs de notre vie. Néanmoins, il est tout à fait possible de s’y adapter en rusant, et d’apprendre à relativiser en patientant. Mais ruser et patienter envers quoi ? Se poser cette question nous pousse forcément à réfléchir sur les causes de notre stress, puisqu’elles diffèrent forcément d’une personne à l’autre. Cette démarche n’est pas du tout anodine puisque, bien qu’elles soient souvent évidentes, les causes de notre stress peuvent tout à fait être insidieuses et non percées.

Votre listing est fait et vous savez parfaitement ce qui vous horripile ? Bien. Maintenant, affrontez-les ! Non, pas votre mari et ses chaussettes qui traînent (là, mes ennemiEs sont redevenues mes amiEs…) ! Affrontez ces causes, une à une. Trouvez la meilleure solution pour minimiser l’impact qu’elles auront sur votre niveau de stress.

Tout d’abord, en s’organisant. L’organisation est une excellente qualité qui a une réelle répercussion sur notre temps et notre énergie. Elle permet de vivre nos journées et non de les subir, justement en les valorisant. Nos heures, nos minutes nous sont précieuses, et nous savons que chaque instant perdu l’est définitivement.

Puis, en « spiritualisant » notre quotidien. Notre âme est assoiffée et si on ne l’abreuve pas par la lecture du Coran, les prières, l’invocation et l’évocation de Dieu, elle appuiera sur la sonnette d’alarme. Ce qui nous rendra irritables, stressés et impatients. L’organisation qu’on se sera imposée jouera ici un rôle primordial.

« Ceux qui ont cru, et dont les cœurs se tranquillisent à l’évocation d’Allah. N’est-ce point par l’évocation d’Allah que se tranquillisent les cœurs ? » (S. 13 ; V. 28.)

Plus on se « spiritualise » et plus on se rapproche de l’essentiel. Moins on stresse. Les futilités resteront des futilités et ne deviendront pas source d’angoisse et de stress. Pourquoi perdre de l’énergie pour une chose qui est déjà accomplie ? C’est fait, et c’est passé ! Ni notre stress et ni notre énervement n’y changeront quelque chose. De même, pourquoi perdre de l’énergie à s’inquiéter pour un futur incertain ? Sommes-nous déjà sûrs de finir notre journée ? Non, par Dieu !

Notre foyer doit être par-dessus tout un lieu de ressourcement, de paix et de bien-être. Qu’il abonde de miséricorde et que nos enfants y trouvent le bonheur. C’est si important ! Soyons un modèle pour eux. Eux qui nous observent, nous écoutent et nous imitent…

Si le stress qu’on éprouve est un stress « positif » qui nous pousse à agir, à performer, à réussir, alors sachons le maîtriser pour qu’il ne prenne pas une mauvaise tournure.

Pour conclure, deux petits détails. Pour être un(e) P&L, un(e) vrai(e) de vrai(e), mesdames surtout ne dérangez pas un homme qui zappe !!! Il fait le plein de testostérone ! Quant à vous messieurs, engagez le dialogue : « Comment s’est passée ta journée ?……Aaah bon !!……Noooon !…… Hmmmm je vois……oui ……oooookkkkk !…… suppeeerr…… je t’ECOUTE  continue…… »

Alors, facile non ?

Bibliographie : Vénus en Feu, Mars de Glace de John Gray

 

4 commentaires

  1. c’est joli sur le papier…
    ne dérangez pas un homme qui zappe… et s’il zappe toute la journée enfermé dans “sa” chambre ?
    ces conseils sont valables pour peu que les 2 soient investis dans le maintien de l’équilibre du couple; S’il y en a qu’un, aussi “spiritualisé” et fort soit-il, il finit par s’effondrer malheureusement…

  2. Paix.
    Merci pour votre contribution très éclairante quant à la description des mécanismes hormonaux intervenant lors de situations de stress.
    C’est très intéressant.
    Certains parlent de “stress positif” et de “stress négatif”.
    Le “stress” peut il vraiment être positif?
    Ce diminutif angliciste vient du mot Anglais “distress” qui signifie “détresse” en Français.
    Peut on considérer qu’une “détresse psychologique” momentanée ou durable qui se somatise peut représenter en soit un aspect positif ?

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