Jérusalem : Quand Dame Justice perd son bandeau d’impartialité

6 décembre, le temps s’arrête.

Le dirigeant d’un des plus importants pays de la planète s’érige le droit de changer la capitale d’un pays qu’il ne dirige pas. Au cœur de l’hiver, on ne parle soudain plus des printemps arabes mais une fois de plus de la « question » palestinienne. Mais est-ce encore une question ? Rendons-nous à l’évidence, nous affirmons aujourd’hui beaucoup plus que nous ne questionnons. Et aucune réponse ne jaillit. Le monde entier aujourd’hui a un avis sur le conflit israélo-palestinien. Et le peuple palestinien reste sans voix, sans droits si ce n’est celui de subir les jeux géopolitiques imposés par l’Etat d’Israël et leurs amis de toujours les Etats-Unis d’Amérique, sans compter les influences que ces deux acteurs ont sur le reste du monde.

Mais la communauté internationale condamne depuis des décennies… Elle condamne silencieusement l’Etat d’Israël qui opère son épuration ethnique depuis 1948. Mais elle condamne surtout le peuple palestinien à un sort inhumain, à une mort certaine et à l’extinction.

Et ici aussi, suivant la déclaration du 6 décembre, l’ONU est « contre toute mesure unilatérale », la Grande-Bretagne « marque son désaccord », l’Allemagne « ne soutient pas », l’Europe « exprime sa sérieuse préoccupation ».

Force est de constater que la révolte et la prise de position des institutions sont très variables selon les problématiques et les « intérêts » communs.

Si je comprends le besoin et la nécessité de diplomatie, je réprouve la lente, voire non-existante, prise de décision face à la longue agonie d’un peuple palestinien en prise avec un Etat terroriste, qui ne respecte aucune directive ni aucun accord l’ayant sanctionné ou limité dans son action criminelle.

Quel en est le résultat ? Le silence des uns et la médiatique réprobation écrite et orale des autres. Mais où est le geste qui suit la parole dans ce cas-là ?

Comment se fait-il que l’on prenne rapidement action contre certains Etats, où le dirigeant a été un « ami », un « héros » ou un « sauveur » un jour, et devient un « dictateur », un « infréquentable » le lendemain ?

Des Etats où l’on trouve des armes nucléaires « inexistantes » pour se donner bonne conscience et justifier une intervention rapide et militaire ?

Et ailleurs dans le monde, toujours cette même apathie coupable…

Encore une fois, une justice à deux vitesses et des médias complices qui amplifient les bruits venant d’ailleurs pour mettre en sourdine les cris de souffrance de nos frères en humanité pesant moins, dans la balance de la vie, que d’autres…

Quant à la nouvelle mesure de poids aujourd’hui, ce n’est plus le kilo ou le « pound » mais l’euro ou le dollar. Et dans ce monde-là, l’obésité devient un luxe et plus un danger.

Tous nos référents sont inversés et la vie humaine devient un produit marchand périssable qui n’a de valeur que s’il rapporte un bénéfice quelconque.

Une histoire à deux visages

Dans le conflit israélo-palestinien, un des premiers à l’avoir exprimé fut le président Truman, qui, suite à la partition de 1947 a lui-même dit qu’il regrettait mais qu’il avait une responsabilité devant des centaines de milliers de personnes militant pour le sionisme qui votaient et qu’il n’avait pas des centaines de milliers d’électeurs arabes.

A l’heure où l’on utilise à outrance les termes en –ismes, ce sont les opprimés que l’on sort intentionnellement du prisme.

La Libye et son esclavage, la Birmanie et son infâme nettoyage, la Palestine et son injuste clivage. Voilà, de l’injustice de l’Homme, un infime pourcentage.

Pour en revenir à l’ « idiot du village »… Son annonce médiatique et le bruit sourd de la révolte qui a suivi ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt.

La véritable question qu’il faut se poser en dehors des actions à prendre pour enfin, à nouveau, révéler notre humanité n’est pas de savoir s’il était légitime ou non pour une telle déclaration, il ne l’est tout simplement pas et ne le sera jamais.

La question à se poser est « pourquoi » ? Pourquoi une telle déclaration ? Pourquoi maintenant ? Quelle est la conséquence calculée et attendue par ceux qui, dans l’ombre, tirent les ficelles ?

La justice doit être rendue, la révolte est nécessaire mais la réflexion l’est tout autant, si pas plus.

Prenons le recul indispensable pour éviter les réactions à chaud et les répercussions espérées.

C’est en nous et par Lui que se trouve la solution

La masse est manipulée de tout côté.

Il est temps de retourner à notre souffle intérieur, notre fitra (prime nature), il est temps de prendre nos responsabilités de « gestionnaires » sur terre pour apporter la paix, l’amour et la sérénité.

Pour sortir du lot et être la communauté qu’Il attend que nous soyons ; celle du juste milieu mais celle qui, au-delà de la révolte passive et intérieure qui l’anime, agit sur tous les fronts pour se réapproprier son humanité.

On est aujourd’hui spectateurs de ce qui se passe. On condamne nous aussi, on blâme, on compatit mais nous restons devant nos écrans, subjugués par ce que nous lisons, entendons ou voyons. Meurtris par l’injustice et les crimes contre l’Humanité, notre humanité, partout dans le monde.

Et pendant ce temps, de l’autre côté de nos écrans, les médias dirigent, eux-mêmes, pour la plupart, guidés par le pouvoir, l’argent et la course à l’audimat, l’information et son décryptage faussement objectif.

Alors plutôt que d’entrer la tête dans le sable, gardons-la haute, sortons dehors, changeons notre manière d’agir, chacun à notre façon, osons parler, marcher, agir pour faire réfléchir.

Être dans le rapport avec Dieu par le rapport avec l’Homme et aider notre prochain, quel qu’il soit pour ensemble, bâtir plutôt que détruire.

Bâtir notre société sur tous les plans, social, politique et économique en mettant en avant des valeurs communes et en créant des ponts.

Utilisons nos ressemblances pour combattre nos différences.

Il ne s’agit pas ici d’un slogan mais d’un souhait. Cet appel du cœur n’engage que moi mais mon âme appelle chacun à l’introspection et à l’action, comme il le peut, en commençant par soi pour toucher l’autre qui à son tour tendra la main.

Cela peut paraître naïf mais j’ai laissé parler mon souffle intérieur, celui qui me vient de mon Créateur et mes doigts ont fait le reste.

Qu’Il nous donne la force de lutter contre toutes les injustices, qu’Il donne la victoire aux opprimés, qu’Il accepte nos efforts et nos intentions et qu’Il fasse rayonner Sa Clémence et Sa Miséricorde sur ceux qui font et veulent le bien.

Et Dieu est le plus Savant….

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