Concilier vie personnelle et vie professionnelle pour une femme musulmane: un défi possible ?

Aujourd’hui, la femme musulmane est présente dans la société, travaillant dans le domaine médical, scolaire ou encore dans celui du social. Rares sont les métiers qui, sous couvert de “laïcité” définie sans véritable sens, acceptent le port du voile.

C’est le premier obstacle auquel la femme musulmane doit se confronter, tiraillée entre son envie de partager son savoir ou son expérience et son devoir de porter le hijab conformément au Coran et à la Sunna. Nombreuses sont celles qui sautent le pas et restent, même si les cheveux ne sont pas couverts, dans une attitude de femme respectable et fière de porter l’étendard de sa Religion qu’elle n’outrepasse pas outre mesure.

 

Mais quelles sont les limites à cela ? Comment savoir si nous devons nous soumettre aux diktats d’une société occidentale en perte de repères et de religion ? Est-ce un sacrifice payant pour les générations de petites filles à venir, comme nous le rappelle souvent notre entourage ? Les questions sont nombreuses et restent parfois sans réponse car c’est une nouvelle problématique qui s’impose à nous et qui doit être étudiée.

De plus, un autre défi est à mettre en exergue et non des moindres, à savoir l’éducation des enfants. En travaillant à l’extérieur, cette femme musulmane doit en plus assurer le bien-être de sa famille. Elle doit éduquer, à l’aide de son époux, quand c’est possible, ses enfants dans une ambiance musulmane et cela même après une longue journée de travail semée d’embûches et de tensions parfois multiples. Ces enfants doivent sentir la présence de leur mère, son affection, son écoute et surtout ses conseils et ses apports primordiaux dans l’apprentissage de l’Islam. Elle reste un des principaux acteurs de ce théâtre qu’est la vie souvent stérile pour nos enfants en termes de foi en Dieu. C’est pourquoi, métier ou pas, la femme musulmane essaie de recréer dans sa maison, un refuge, une bulle, un bunker, où toutes les tensions extérieures disparaissent pour laisser place à une ambiance emprunte d’apaisement et de présence à Dieu.

Ainsi, ce n’est pas facile pour la femme musulmane de dépasser ces deux défis sans coups de blues ou de démotivation intense. La solution ne serait-il pas de toujours s’en remettre à Dieu, d’implorer Son aide, Son soutien, d’exposer sa misère face à l’immensité de Sa richesse, et de se repentir quotidiennement pour tous les péchés que l’on pourrait faire volontairement-Que Dieu nous en préserve- ou involontairement. Dans cette “course” au futile, à l’éphémère et à l’insouciance, la fidèle qui aspire de par son métier à transmettre un exemple de comportement et d’image pour la société, doit rester combative. Cela lui vaudra la proximité et la récompense divines : « Ceux qui auront persévéré dans notre voie seront rémunérés compte tenu de leurs meilleures actions »[1]

A travers mon expérience d’enseignante exerçant à temps plein dans un lycée au centre de la France, je dirai que malgré les difficultés qui peuvent nous frustrer chaque jour comme l’obligation d’enlever le voile ou la gêne avec les collègues masculins pour ne pas leur faire la bise, la relation avec les élèves est très bénéfique. En effet, l’échange est très fructueux car je tente, de par mes enseignements de français, de leur inculquer des valeurs communes telles le bon comportement envers autrui, surtout celui envers les parents, la soif d’apprendre, l’importance de la science et être responsable pour vivre sereinement. La neutralité, certes, reste de fait dans nos obligations professionnelles; mais la tendance actuelle nous impose d’éduquer, de prendre, et c’est triste, la place des parents. Je reste ainsi à leur disposition pour toutes questions liées à des problèmes qu’ils peuvent rencontrer à l’intérieur ou à l’extérieur de l’établissement.

«Les créatures sont toutes sous la tutelle de Dieu, et la plus aimée de Dieu parmi les créatures est celle qui est la plus bénéfique pour Ses créatures »[2]

 


[1] Coran, S. 16, v. 96

[2] Rapporté par Abou Ya’la

 

Un commentaire

  1. Salam, Baraka Allaho fiki chère soeur pour ce beau témoignage qui , je suis sûre, motivera beaucoup pour persévérer et ne pas se laisser écraser par la réalité de notre société., Que Dieu nous compte parmi les sincères.

  2. Bismiléh et Salamo3alaykoum
    Je vis cette situation et j ai l impression qu on se donne des excuses, c’est quand même une obligation qu on préfère laisser de coté au nom de l activité sociale. bientôt ce sera la prière qu on délaissera. je suis désolée mais pas du tout d’accord, je retire mon voile et j en pleure tous les soirs j’ai même envie d’arreter de travailler mais j élève mes enfants seule et les aides sociale reste des aides c’est dur dur. mais si j avais un mari qui travaille je mettrais tout mon savoir mes compétences au profit de notre societe mais avec mon voile et les associations restent le meilleur moyen.et nions pas que l on peut trouver des solutions que des entreprises qui accepte ce voile existe mais effectivement qui ne sont pas renumeré à hauteur de tes études, sacrifice?
    Comment faites vous dans la mixité pour dire que ça se passe bien, j’ai beau me mettre en long large porter des bandanna ne rien mettre sur mon visage et malgre ça on me dit que je suis charmante…..si l on pense comme ça comment vas t on imposer ou faire passer notre port du voile, ça bloquera toujours car on accepte et on se donne des excuses. je trouve qu on dérive carrément que l islam devient coooool!!!! c’est une obligation et c’est pas pour rien ce n’est pas une option….walaho3lém mais je suis pas du tout cette logique qui me choque et aller jusqu a la publier en première page….je me remets en question quant à mon appartenance à cette pensée

  3. Je pense qu’il faut voir les choses avec un peu de recul et un peu de raison et ne pas tomber dans le passionnel et le tragique… victimisation…

    D’abord une femme qui ne porte pas son foulard est au pire une femme qui a commit un péché (pas parmi les capitaux), en plus si elle est contrainte …. Je pense que Dieu fait bien la part des choses

    En plus, si le hijab devient un instrument de marginalisation des musulmanes je pense qu’il faut reconsidérer certaines priorités.

  4. assalamou alaykum
    pour ma part, j’ai aussi retiré mon foulard pour aller travailler. Je me suis arrêtée, car ça devenait invivable.
    Par contre, j’ai réfléchi et travaillé sur moi pour comprendre et aider nos soeurs. A quoi bon, garder nos compétences à la maison, alors qu’elles pourraient tant donner aux autres et servir l’Islam. Si leur jihad est celui-ci. Que Dieu les aides et leur facilite. Il n’y a que Dieu pour connaître les intentions de chacunes de Ses créatures. Nous ne sommes rien et nous ne devons pas juger. Nous avons la chance et je remercie Dieu d’appartenir à une école qui est souvent en avance sur la réflexion et la vision de l’islam. alors soyons tolérants et essayons de comprendre leur démarche avant de la condamner. Renouvellons nos intentions.

  5. Pour info.
    [LINK=http://oumma.com/12845/on-travailler-france-un-voile#.T7o4B0YP_GA.email]http://oumma.com/12845/on-travailler-france-un-voile#.T7o4B0YP_GA.email[/LINK]

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